Accents dessus, dessous... du flux, du flou,... des axes

A l'origine de cette pièce, il y a (comme souvent) des timbres et des couleurs instrumentales (feuilles de métal, bamboo-chimes entrechoqués, flexatone...) qui vont m'aider à organiser une sorte de lexique pour façonner un discours musical - un discours avec ses élans, ses détours, ses retours, ses anticipations (on parlerait "d'effets d'annonce" aujourd'hui), avec ses désinences aussi.
Et puis il y a des réminiscences d'oeuvres car cet effectif (piano + percussion) a tenté plus d'un compositeur au XXe siècle - je pense à Béla Bártok, bien sûr, avec sa Sonate mais aussi à Karlheinz Stockhausen avec Kontakte, à Pierre Boulez avec l'Improvisation Il sur Mallarmé, ou encore au Tombeau de Philippe Hurel ou même à Linea de Luciano Berio dont la formation est doublée en quatuor, cette fois-ci.
Pourquoi cet intérêt pour une telle formation ? Je vois deux, voire trois réponses possibles : ce sont, d'abord, des instruments qui, quoique différents, sont tous "percussifs" et donc, ont la même façon d'émettre un son.
Aussi, lorsque le discours musical joue sur l'imbrication de ces instruments, il en résulte une sorte d'irisation que l'on peut facilement rapprocher de celle qu'incarnait le quatuor à cordes pour les compositeurs de la fin du XVIIIe siècle.
D'autre part j'avais composé une oeuvre pour piano, 3 percussions et harpe intitulée Figures, en phases, éparses, emphases, épures et l'écriture de la nouvelle pièce était pour moi l'occasion de me confronter à un effectif que je connaissais bien mais pour lequel il fallait trouver d'autres mots, d'autres phrases, d'autres jeux...

Jean-Marc Singier